
Rendez-vous le 1er mai sur les pavés de la Grand’Place d’Arras !

Nous venons au monde dans un cri.
Une affirmation première et primitive de notre existence : ici et maintenant, je suis !
Et c’est du bout de la langue, par les mots, que nous saisissons peu à peu les contours de ce monde dans son altérité.
Les mots sont une seconde peau. Une surface sensible où s’imprime le visible et l’invisible, l’autre, et où nous nous racontons à lui.
Parce que nous sommes des êtres d’histoires, des mammifères du récit.
Nos batailles, nos rêves, nos défaites comme nos victoires, nos colères comme nos amours, toutes vont sur douze pieds, en prose, en rimes, du bout des lèvres, au fil des « il était une fois » cent fois recommencés, dans un murmure, dans un chant, entre deux couvertures de papier, de l’écorce des arbres confidents à l’éclair de peinture qui réveille les murs des villes endormies, de la berceuse à l’épitaphe, nous ne sommes qu’histoires patiemment tressées.
Sans histoires, nous voilà ligotés à l’obscurité, à la solitude, à la servitude, à l’impuissance et à l’oubli.
Les petits maîtres qui se rêvent empereurs l’ont bien compris.
Amputer la langue, la cadenasser, la faire marcher au pas cadencé de la vertu ou de l’argent, la couturer en 280 signes, en slogans, en formulaires, en injonctions martiales télévisées, c’est nous priver de la possibilité de nommer et d’être, à soi et aux autres, au passé et au présent, et c’est nous ôter le pouvoir d’inventer de nouvelles histoires, de faire émerger d’autres récits et de possibles lendemains.
C’est pourquoi, sur les places, dans les rues, dans les livres, il nous faut batailler aujourd’hui pour une langue vivante, vibrante, insolente, joyeuse, offensive, radicale, poétique qui, plus que jamais, nous libère et relie.
Stéphane Servant.
A paraître prochainement: le livre BD cuisine issu d’ateliers avec la maison des habitants d’Avion.
En novembre et décembre derniers une dizaine d’habitant-e-s se sont posés la question du lien entre émotions et alimentation.
Que cuisine -ton lorsque nous sommes tristes ? heureuses et heureux ? amoureuses et amoureux?
Accompagné-es par Rozenn Le Berre (écriture) et Jean-Michel Darlot (illustration)
… nous vous proposons de découvrir ou de redécouvrir les éditions numériques du Salon du livre.
Le monde d’après, c’était la version 2020, vous vous souvenez ? Le premier confinement, la découverte des attestations, des couvre-feux… et dans tout ce bazar, des artistes qui contribuent pour deux jours de direct sans interruption les 1er et 2 mai.
C’est ici, pour embarquer dans Le Monde d’Après.
En en 2021, confinement partiel, les 2km de sortie autorisée autour de chez soi… et dans les rues du Pas-de-Calais, des brigades artistiques, des comédien-ne-s qui lisent sur les marchés, des acrobates zoomorphes à la sortie des messes. Et toujours un site, des dizaines d’heures de direct, des propositions textuelles, sonores…
C’est ici pour embarquer dans Nos Mondes Sauvages.
La revue Nos Mondes Sauvages, éditée dans le cadre de la 20è édition du salon du livre d’expression populaire et de critique sociale par Colères du Présent est à retrouver aux éditions Invenit (diffusion Belles Lettres).
Dans le Nord Pas-de-Calais, la revue est en stock à La Chouette Librairie, au Bateau Livre et à Meura. Un grand merci aux libraires pour leur confiance.
Pour la commander dans toutes les librairies de France, cliquez-ici !
Cette semaine a vue démarrer les ateliers d’écriture autour de la cuisine et des émotions qui y sont liées, avec une dizaine de participantes, animés par Rozenn Le Berre, en partenariat avec la ville d’Avion.
Et ça reprend la semaine prochaine, à suivre…
(photographies par Isabelle Parisseaux)